La source de l’Authie

Une découverte photographique sous la surface de la source du fleuve Authie dans le nord de la France (Somme).

Nul besoin de hautes montagnes aux cimes neigeuses pour créer un fleuve. Une simple source jaillissant d’une nappe phréatique est suffisante.

Surtout que dans le nord de la France ce ne sont pas les massifs montagneux qui caractérisent le paysage. Vous avez en photo l’exemple de la source de l’Authie. Un petit fleuve qui commence son existence dans le village de Coigneux (dans la Somme) à l’altitude vertigineuse de 131 m.

Au début de sa vie en surface l’Authie n’est qu’un petit ruisseau alimenté par un aquifère qui trouve la voie de l’air libre en sortant de terre. Le petit fleuve n’est tout d’abord qu’un petit ruisseau. Petit mais qui pourtant joue déjà un rôle écologique primordial.

Ses eaux cristallines attirent des algues et des plantes aquatiques amatrices d’eau propre. Quelques dizaines de centimètres d’eau suffisent pour accueillir dans le confort tout un pan de la biodiversité des rivières.

Par exemple, les batraciens trouvent à la source de l’Authie un cadre idéal pour déposer leurs œufs. La faible profondeur du cours d’eau et la végétation luxuriante se transforme en maternité industrielle pour des milliers d’œufs. Devenus têtards, les batraciens restent proches de la source avant de vivre leur vie d’adulte un peu plus loin.

Une fois l’étape « source » passée, l’Authie court quasiment en ligne droite vers la mer à travers le bassin hydrographique Artois-Picardie. Sur son parcours le fleuve s’élargit et accumule divers éléments pourvu par les écosystèmes terrestres (débris végétaux, éléments chimiques du sol).

Au passage l’Authie récolte également le fruit des activités humaines omniprésentes sur la quasi totalité de son bassin versant. Cela se traduit par une hausse des quantités d’azote et de phosphore naturellement présentes dans le fleuve. Des contaminants chimiques se trouvent également acheminés vers la mer. De même, les déchets, dont le plastique, se retrouvent dans le cours d’eau.

108 km plus loin le fleuve se jette dans la Manche orientale dans la bien nommée baie d’Authie. L’eau douce devient rapidement saumâtre avant de s’unir aux flots salés de la matrice marine. Un pacte conjugal comprenant également tous les éléments récoltés au long de son voyage vers l’océan.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *