Epaves

Des millions d’épaves

Trois millions.

C’est le nombre d’épaves de bateaux se trouvant au fond des océans, des mers et des lacs. Ajoutez à cela quelques dizaines de milliers d’épaves d’avions. Et aussi un nombre inconnu d’autres objets d’origines humaine de grande taille comme des véhicules terrestres ou du matériel maritime.

Une épave de navire intégrée dans la digue du port de Puerto del Carmen sur l’île de Lanzarote (Canaries).

Rien que dans les eaux marines françaises ce sont plus de 10 000 épaves et obstructions (autres objets perdus sur le fond comme les ancres et les conteneurs) qui sont recensées par le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM).

Parmi les épaves nous pouvons distinguer deux types liés à l’origine de ses structures artificielles. D’une part il y a les navire et les avions naufragés suite à des événements naturels ou bien des conflit. D’autre part il y a les véhicules immergés de façon volontaire.

Une épave de P38 Lightning, un chasseur de la Seconde guerre mondiale qui s’est abîmé dans la baie de La Ciotat dans le sud de la France.

Un danger pour l’environnement

Pourquoi distinguer ces deux types d’épaves ? Tout simplement car cela a une importance sur l’impact de ses vestiges artificiels sur l’environnement.

Regardons d’abord les naufrages liés à des causes inopinées. Les causes principales de naufrage se trouvent la mauvaise conception de l’embarcation, les incendies, les collisions avec d’autres navires ou des éléments naturels (roches, iceberg), l’échouage, les tempêtes et les guerres.

Un murène sort la tête d’un hublot du Salvaterra, un ferry coulé lors d’une tempête dans le golfe de Californie (Mexique).

Les restes de navires issus de ces fortunes de mer peuvent poser de graves problèmes de pollution de l’environnement. En 2004 l’Environmental Research Consulting (ERC) a identifié 8 569 épaves dans le monde pouvant constituer une source de pollution. Cette pollution a des origines diverses. Il peut s’agir de carburant (cargaison ou réservoir), de la cargaison (produits chimiques, munitions), des matériaux qui composent le bateau (métaux, peinture).

Certaines épaves sont de véritables bombes environnementales à retardement. En effet les restes des navires ne sont pas éternels et la dégradation au cours du temps de leur structure peut mener à la libération soudaine et massive de substances contaminantes dans le milieu aquatique.

L’hélice du Chaouen, un cargo qui s’est échoué en 1970 sur l’île du Planier (rade de Marseille).

Un havre pour la biodiversité ?

Ces épaves ne sont cependant pas toutes dangereuses et un grand nombre d’entre elles abritent une importante biodiversité.

La seconde catégorie concerne les véhicules volontairement immergées. Les objectifs de ce type d’opérations sont divers. Cela concerne principalement l’activité touristique en créant ainsi des récifs artificiels pour la plongée. La valeur de ces nouveaux sites d’origine anthropique peut combiner des aspects historiques et de biodiversité.

Une tortue verte (Chelonia mydas) se repose sur l’épave du Fang Ming dans le golfe de Californie (Mexique). Ce navire de pêche illégal chinois a été transformé en récif artificiel suite à sa saisie par les autorités mexicaines.

Enfin ces sabordement volontaires peuvent poursuivre un objectif de préservation de la biodiversité et de production pour l’activité de pêche (commerciale ou loisir) de la même façon que d’autres types de récifs artificiels.

L’épave du Franjack en Gudeloupe coulée de façon volontaire pour servir de site de plongée.

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