Sous la surface de l’estran du nord de la France

Le monde à part de l’estran

L’estran est un monde évanescent, témoin du balancement des marées incessant. De vastes étendues sableuses. Un chaos de roches. Ou un mixte des deux.

Cette dernière configuration est un véritable patchwork d’espèces fixées : des algues, des plantes marines, des coquillages. Certains ont l’habitude de parcourir cette anarchie organisée à pieds lorsque la mer recule pour quelques heures.

Mais à quoi ressemble ce monde avec sa couverture liquide ? Réponse en quelques images à Audresselles dans le Pas-de-Calais.

des algues brunes s’accrochent aux rochers en profitent de la marée haute.

Des algues, des moules et des tas d’autres choses

Tout d’abord, les algues aplaties en plein air retrouve leur majesté dressée. Un passage de la 2D à la 3D qui vient complexifier un habitats devenu sous-marin en quelques minutes. Dans ces petites forêts marine éphémères tout un ensemble d’espèces (coquillages, poissons, crustacés) viennent circuler dans cette canopée à la couleur brune ou verte.

Sur les rocher la moule bleue (Mytilus edulis) peut quitter son jeûne aérien. Il est temps de filtrer en masse l’eau chargée en éléments nutritifs pour continuer de croître. Les bivalves à la coquille sombre se battent pour occuper la position la plus avantageuse pour s’ouvrir et capter un maximum de nourriture.

Sur les étendues sableuse à l’apparence de désert, le retour de l’océan repeuple le substrat meuble. Cet espace se transforme en lieu de circulation, de prédation, de rencontre, voire d’accouplement. Le crabe vert (Carcinus maenas) mâle cherche ici une femelle pour procréer à la vue de tous. Des mollusques cherchent en toute hâte leur pitance pour éviter d’attirer l’attention de poissons en quête d’une proie.

Un monde en trois dimensions

Nappée de son manteau aquatique le relief prend toute son importance dans la troisième dimension avec de la vie de la surface jusqu’au fond. Une hiérarchie aquatique retrouvée qui retrouvera sa platitude dans une poignée d’heures.

Dans cette colonne d’eau en mouvement permanent des dangers mortels guettent la vie aquatique. Des filets de pêche abandonnés poussés par les courants viennent menacer cet environnement idyllique. Ces engins fantômes continuent à tuer silencieusement et sans témoin les habitants des mers.

La marée commence déjà à s’enfouir vers le large. Bientôt la hauteur d’eau ne sera plus suffisante pour accueillir la carcasse maladroite du plongeur. Il est temps de retrouver le monde terrestre.

Les filets de pêche abandonnés ont un impact sur la biodiversité marine en continuant à capturer des proies et en polluant le littoral et les fonds.

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