
La vie sous la surface du port de Dunkerque
Port de commerce et biodiversité. Deux notions difficilement assimilables. Pourtant il y a bien de la vie marine même dans les ports.
Port de commerce et biodiversité ?
Port de commerce et biodiversité. Deux notions difficilement assimilables. Pourtant il y a bien de la vie marine même dans les ports les plus perclus de trafic maritime et d’activités industrielles. Mais quel type de vie marine au juste ? Mettons dons la tête sous l’eau dans l’un des rares grands ports maritime français dans lequel la plongée de loisir est tolérée : le port de Dunkerque.
Tout d’abord quelques considérations générales sur les environnements portuaires. Nous parlons bien ici des ports de commerce à l’activité économique intense exerçant de fortes pressions sur le milieu marin.


De la vie à foison mais…
Les grands ports de commerce sont tout d’abord largement artificialisés que ce soit au niveau des parties aériennes ou sous-marines. Cette perte d’habitats naturels empêche tout un pan de la biodiversité marine de s’installer dans les ports. Souvent, un dragage régulier du fond est indispensable pour assurer la sécurité du trafic maritime. Cette activité impacte fortement les espèces vivant sur le fond et dans le sédiment. A cela s’ajoute a pollution chimique de l’eau, du sédiment et des organismes liée aux activités industrielles passées et présentes. Enfin le trafic maritime international est une source d’introduction d’espèces non-indigènes qui s’implante ainsi en premier lieu dans les ports.


Et pourtant de nombreuses espèces peuplent les fonds marins portuaires. Alors quel type d’espèces retrouvons nous dans ces milieux ultra anthropisés ? Réponse : des espèces tolérantes à la pollution, des organismes résilients capables de se développer dans des milieux très fréquemment perturbés, une faune et une flore adepte du stress.
Sur les substrats durs artificiels, comme les quais ou les fonds de bassins, se développent ainsi des colonies d’espèces filtreuses comme les moules ou les huîtres, les éponges et les ascidies. Le relief fourni par les coquilles des mollusques (morts ou vivants) crée un habitat pour toute une petite faune mobile comme les crabes, les crevettes et les petits poissons (gobies, blennies). Là où l’eau est assez claire, une végétation marine faite d’algues peut également se développer, parfois de façon saisonnière.


Les ports de commerce comportent donc des écosystèmes marins relativement riches en biodiversité. Cependant cela serait une conclusion simpliste que de s’arrêter à ce constat. Lorsque nous dézoomons à l’échelle d’une région marine nous constatons que la biodiversité est plutôt similaire et homogène d’un port à l’autre. Ce constat est en opposition avec la comparaison de zones naturelles au fonctionnement similaire (comme des estuaires), chacune ayant ses particularités en termes d’espèces et d’abondances. L’artificialisation des fonds marins est donc un facteur d’homogénéisation de la biodiversité notamment en détruisant des zones d’habitats marins hétérogènes et aux fonctions variées.
