Ode naturaliste aux carrières belges submergées

Remplir avec de l’eau des carrières de pierres une fois que leur exploitation est terminée n’est pas nouveau. Cependant, les belges ont élevé cette pratique à un tel niveau qu’elles sont devenues la principale attraction subaquatique du pays. Sous l’eau il fait froid, il y a peu de lumière mais la biodiversité y est toujours très surprenante. Entre les espèces naturellement présentes, celles introduites volontairement et celles qui sont invasives, chacun de ces petits trous d’eau, dont la profondeur peu tout de même dépasser 50 m, constitue un véritable paradis pour les naturaliste. Et c’est sans compter sur la quantité ahurissantes d’objets, de véhicules et de statues immergées par les gérants des carrières.

Pourquoi les carrières belges ?

Le plat pays n’est pas spécialement tourné vers la mer. Bien qu’il ne soit pas dépourvu de ports importants tel quel Zeebruge et surtout Anvers, deuxième plus grand port d’Europe, les territoires marins belges restent très limités : moins de 100 km de trait de côte, du sable, du sable et encore du sable et une profondeur maximale de 40 mètres. De plus, l’eau est chargée de sédiments et de particules apportés par l’Escaut. Enfin, la circulation maritime est importante : les eaux territoriales accueillent des dispositifs de séparation du trafic avec des couloirs de navigations parfaitement définis. Au niveau biologique, les seuls points d’intérêts où se concentrent les espèces sont quelques épaves ou les piliers des éoliennes offshore sur lesquels seuls les scientifiques plongent. Malgré les 224 espèces recensée sur ces substrat durs artificiels, aucune espèce végétale n’a été recensée en zone subtidale, en raison de l’absence de lumière suffisante. Pour satisfaire leur curiosité, les naturalistes ont tout de même de quoi faire mais en restant au sec. La côté belge est en effet encadrée par deux réserves naturelles, chacune collées aux frontières nationales. Côté français, un complexe dunaire de 340 ha forme la réserve naturelle du Westhoek (depuis 1957) et présente une grande diversité floristique et faunistique. Au printemps, on peut croiser de nombreuses espèces d’orchidées. Côté hollandais, la réserve Ornithologique du Zwin est constituée d’un estuaire où des espèces migratrices viennent faire une halte. Côté flore, on peut notamment y trouver la salicorne, grande habituée des slikkes1. Dans ces deux réserves, des sentiers balisés sont aménagés, ce qui permet à tout un chacun de profiter de ces espaces naturels. Cependant, pour trouver de véritables pépites aquatiques, il faut rentrer dans les terres et aller à la rencontres des carrières abandonnées.

La carrière de Floreffe sous la glace en plein hiver. Photo : Arnaud Abadie.

Une diversité de formes

Lac artificiel, carrières de sable, de marbre ou de pierre, chaque trou rempli d’eau est unique et possède ses propres caractéristiques. La profondeur des carrières en Belgique est variable en fonction du site. Les carrières de sable de Flandre (nord de la Belgique) sont généralement peu profonde (20 mètres au maximum). Le lac de la Plate Taille descend jusqu’à 30-35 mètres et les autres carrières de pierre ont une profondeur variable, entre 30 et 50 m. Le fond des carrières est rarement intéressant. Souvent plongé dans l’obscurité, c’est en général à cet endroit que s’accumule la vase .

Les carrières sont des vases clos. En dehors d’un lien avec la nappe phréatique qui s’infiltre dans la roche poreuse, la seule arrivée d’eau correspond à la pluie. Le niveau d’eau est donc généralement stable et dépend principalement de cette nappe phréatique. Les exemples les plus marquants sont la carrière de Rochefontaine et la carrière de Lillé. L’eau de la carrière de Rochefontaine est encore pompée pour faire fonctionner la marbrerie toujours en activité à côté de la carrière. Lors d’étés particulièrement secs, le niveau d’eau avait baissé de plusieurs mètres En ce qui concerne la carrière de Lillé, le niveau d’eau baisse sensiblement depuis des années. Enfin, il y a le cas spécial de la Plate taille. Il s’agit d’un lac artificiel créé suite à la construction d’un barrage hydroélectrique. Si les vannes sont ouvertes, le niveau d’eau peut baisser de plusieurs mètres également, malgré son énorme surface.

Le lac de l’Eau d’Heure issu du barrage du même nom. Photo : Arnaud Abadie.

Autre conséquence liée à cet environnement cloisonné, l’absence de courant , en dehors du Lac de la Plate taille où un courant peut être ressenti lorsque les vannes du barrage sont ouvertes. Certaines carrières, comme celle de Villers-les-deux églises, a recourt à de l’air comprimé pour créer une circulation d’eau. Une pompe envoie de l’air sous pression dans un tuyau dont l’extrémité est percée à intervalles régulier, créant ainsi un rideau de bulles qui entraîne l’eau depuis les profondeurs vers la surface. Cela a pour effet d’améliorer la clarté de l’eau.

L’absence de courant et l’immobilité des masses d’eau entraîne forcément l’apparition de thermoclines2 très marquées. La plus impressionnante se trouve dans la carrière de Dongelberg (à prononcer Donjelbert ou Donguelbergue), à une cinquantaine de kilomètres de Bruxelles. Si les huit premiers mètres suivent les températures saisonnières, à partir de 10 mètres, l’eau est à 4°C. Ce phénomène peut s’expliquer assez facilement. Au fond de la carrière, il y a une source dont l’eau remonte dans la carrière pour s‘équilibrer avec les nappes phréatiques. Cette source naturelle n’est pas chauffée et libère donc de l’eau à 4°C. Cette thermocline1 marquée a un autre effet saisissant : dans la couche superficielle, le phytoplancton donne tout ce qu’il a et se développe en quantités astronomiques. Une fois la thermocline passée, l’eau devient plus claire mais toute la lumière a été filtrée par les micro-organismes.

Un autre endroit où la thermocline est saisissante est la carrière de sable d’Ekeren, près de la ville portuaire d’Anvers (le ’s’ n’est pas muet). Les côtés de la carrière tombent en pente douce mais son centre prend la forme d’un trou aux parois verticales. De nouveau, la température dans ce trou est de 4°C. A noter que dans cette carrière, il est possible de trouver des fossiles marins. En effet, le trou passe à travers une couche géologique riche en fossiles du pliocène (-5 à -2 millions d’années). On trouve notamment des bivalves, des gastéropodes et, avec beaucoup de chance, quelques dents de requins fossiles.

Les carrières belges, haut lieu de la biodiversité

Passons maintenant à ce qui vit dans ces carrières. Commençons par le plus grand, mais aussi très discret, le silure glane (Silurus glanis). Ce poisson ne peut se rencontrer que dans quelques carrières spécifiques et les individus belges ne sont pas aussi impressionnants que leurs cousins français, géants du Rhône, du Tarn, de la Dordogne ou de la Garonne pour ne citer que ces fleuves. Néanmoins, voir sa bouille moustachue émerger de l’obscurité à la sortie d’un nuage de vase fait tout de même son petit effet, même si l’animal en question mesure moins d’un mètre. Les rencontres avec cet animal sont relativement rare. En effet, cet animal nocturne préfère se cacher la journée. Et il y en a rarement plus d’un par carrière.

Silure glane (Silurus glanis). Photo : Alain Peeters.

Si l’on continue avec les poissons, il y a trois autres prédateurs qui sont très fréquent : les perches (Perca fluviatilis), présentent dans chaque trou d’eau et qui font partie des meubles, le brochet (Esox lucius), également très bien représenté mais plus discret en raison de son camouflage et de sa technique de chasse à l’affût dans les algues et enfin l’élégant Sandre (Sander lucioperca), tout argenté et moins fréquent. Ces derniers ont élu domicile sur le toit du bus de la Plate Taille par exemple (j’en reparlerai plus tard).

Jeune brochet camouflé dans les plantes aquatiques dans la carrière d’Ekeren. Photo : Alain Peeters.

Au niveau des herbivores, on a toute une friture de petits poissons argenté type gardon (Rutilus rutilus), rotengle (Scardinius erythrophthalmus), ide mélanote (Leuciscus idus), etc. Ils forment un réservoir de base pour les prédateurs cités plus haut. Il y a également la grémille (Gymnocephalus cernua) qui est largement répandue. Si l’on augmente d’échelle, nous avons également toute une variété de carpes (de rivière, miroir, koi, etc.) (Cyprinus carpio principalement) et les poissons préférés des plongeurs, les esturgeons (Acipenser sturio et A. stellatus notamment). Ces poissons primitifs dont le corps est couvert de plaques osseuses sont totalement inoffensifs. Il est déconseillé de tes toucher car leur corps est recouvert d’un mucus protecteur pour palier à l’absence d’écailles. A la Gombe, une carrière à proximité de Liège, ils sont nourris par les propriétaires et se rassemblent juste en dessous de la mise à l’eau A Rochefontaine, les poissons sont également nourris au niveau de la dalle de l’avion (j’en reparlerai aussi plus tard) et c’est donc un endroit privilégié pour observer ces animaux au plus près.

Esturgeon commun (Acipenser sturio). Photo : Alain Peeters.

Si l’on oublie les poissons et les animaux qui possèdent des os, on peut appréhender la véritable biodiversité des carrières. Ces points d’eau sont très riches en invertébrés. A l’inverses des poissons, souvent introduits dans l’environnement par la main de l’homme, les invertébrés colonisent ces milieux de manière naturelle, en étant transporté de différentes manière. Citons par exemple les aselles (Asellus aquaticus), des petits isopodes qui décomposent les feuilles mortes, les gammares (Gammarus spp.), amphipode à la nage rapide, divers plathelminthes, les minuscules hydracariens (du type Hydrachnidia), différentes espèces de sangsues, les écrevisses, toute une variété d’escargots tel que le planorbe (Planorbarius corneus), la physe (Physa fontinalis) et la limnée (Lymneae stagnalis). Arrêtons nous sur quelques animaux que je n’ai pas encore cité et qui méritent que l’on s’y attarde.

Ver plat (plathelminthe) avec des aselles et des gastéropodes divers dans la carrière de Villers-les-deux-églises. Photo : Alain Peeters.

La moule zébrée (Dreissena polymorpha) est originaire de la Mer Noire et Caspienne. Cette petite moule de quelques centimètres de long a envahi les plans d’eau douce d’Europe et d’Amérique du Nord au 18ème siècle. On en trouve littéralement partout dans les points d’eau en Belgique. Dès qu’il y a un substrat dur qui peut les accueillir, elles s’y développent. Evidemment, cela se fait généralement au détriment des espèces locales (telle que la grande anodonte Anodonta cygnea) mais elles contribuent à la clarté de l’eau en filtrant activement le phytoplancton.

L’écrevisse américaine (Orconectes limosus) entourées de moules zébrées (Dreissena polymorpha) dans le lac de l’Eau d’Heure. Photo : Arnaud Abadie.

Également très bien représentée, l’éponge d’eau douce (Spongilla lacustris) est également une espèce filtrante. Prenant généralement la forme d’un disque sur une surface dure, elle peut également développer une forme branchue et ramifiée lorsque les conditions le permettent.

Patchs d’éponge d’eau douce sur une paroi verticale. Photo : Alain Peeters.

La cristatelle (Cristatella mucedo) est un habitant étrange des eaux douce belges et dont j’ai longtemps ignoré l’identité. Pour moi, ces petites chenilles gélatineuses étaient des pontes de gastéropodes dont certaines étaient colonisées par un champignon. Il s’agit en fait de bryozoaires d’eau douce ! Ne vous méprenez donc pas, ce sont bien des êtres vivant et non de la matière organique en décomposition.

Enfin, si l’on reste dans le gélatineux, et que l’on a de bons yeux, on peut parfois tomber sur l’hydre d’eau douce (Hydra sp.). Ce petit hydrozoaire, qui est un animal et non une plante, mesurant quelques millimètres de long est assez surprenant. En plus de posséder la capacité de se déplacer, en faisant la roue par exemple, ces cnidaires peuvent « bourgeonner ». Il s’agit d’une forme de reproduction végétative assez originale et étonnante. Une protubérance va se former sur le côté de la colonne d’un individu, va grandir, développer un panache de tentacules puis se détacher pour gagner son indépendance. La reproduction sexuées est également possible mais le développement larvaire ne passe pas par une phase planctonique. Tout se passe sur le fond. L’hydre d’eau douce est bien connue pour sa grande capacité de régénération. Enfin, comme tout les cnidaires, elle possède des cellules urticantes (les cnidocystes) sur ses tentacules pour capturer ses proies (aucun danger pour l’homme).

Pour finir avec les animaux, je ne peux pas passer à la suite sans vous parler de la méduse d’eau douce (Craspedacustra sowerbii). Rencontrée seulement dans quelques carrières et à certains moment de l’année, cette petite méduse est une curiosité rare qui rend la plongée en Belgique intéressante. On peut parfois rencontrer des animaux de passage, principalement en surface tel que des insectes aquatiques, des batraciens, quelques reptiles (couleuvre à collier et lézard vivipare par exemple) et même parfois un sanglier !

Si il y a des animaux, il y a aussi des végétaux. Présent principalement à faible (voire très faible) profondeur, ils se développent rapidement et tentent d’occuper le maximum de place. Commençons par la mousse Fontinalis antipyretica. Elle recouvre les parois verticales de la carrière de Villers deux églises, juste en dessous de la surface, offrant ainsi un rideau végétal dense dans lequel les brochets peuvent tendre une embuscade à leurs proies. Les élodées (Elodea canadensis par exemple) et cornifle (Ceratophyllum demersum) sont également très courantes, notamment dans les hauts fonds du lac de la Plate Taille. Ces forêts végétales sont parfaites pour protéger les jeunes poissons de leurs prédateurs. Pour ma part, c’est surtout à Ekeren que j’ai eu ma plus grosse claque végétale. Une forêt de potamot (Groenlandia spp.) de plus d’un mètre de haut parmi lesquelles perches et brochets déambulent, c’est une ambiance magique.

Forêt de plantes aquatiques typique des hauts fond de la carrière d’Ekeren. Photo : Alain Peeters.

L’écologie des carrières se base sur un équilibre délicat. En raison du faible renouvellement d’eau, tout changement brutal modifie profondément la vie de ses habitants. Bien que l’eau ne gèle jamais, elle peut atteindre des températures très basses (entre 2 et 4°C). Dans ces conditions, les poissons ralentissent leur rythme de vie. Les carpes se posent sur le fond et entre en somnolence en attendant des jours meilleurs. Au printemps, l’explosion de vie est forte afin de profiter au maximum des conditions favorables. Lorsque les jours rallongent et que l’ensoleillement augmente, il est fréquent d’assister à un bloom3 de phytoplancton, réduisant ainsi fortement la visibilité. En été, lors de fortes chaleurs, la concentration en oxygène diminue jusqu’à parfois atteindre des niveaux critiques. Il est alors courant d’observer les carpes happer de l’air à la surface.

Des structures façonnées par l’être humain

Comme spécifié au début de cet article, tout les sites de plongée belge à l’intérieur des terres sont à la base des structures créées par l’homme. Lorsque l’eau est revenue, la colonisation par la nature a été contrôlée ou limitée. Une paroi verticale et lisse n’est pas très accueillante pour tout être vivant un tant soit peu organisé. Les carrières sont donc plus vides que les eaux côtières salées et la vie y est plus éparse. Bien sûr, on peut encore retrouver des reliquats de son activité antérieure tels des échelles, des chariots pour transporter les pierres, des rails ou des poulies mais cela reste anecdotique. Un exception tout de même pour la carrière de Rochefontaine où la grue pour remonter le marbre extrait est en partie sous l’eau. Il est possible de visiter la cabine de commande et de naviguer entre les pieds de la grue. Mais en dehors de ce cas particuliers, les propriétaires de carrière ont dû se creuser les méninges pour augmenter l’attractivité de la plongée. Dans les grands classiques, ils ont coulé des bateaux (voilier, remorqueur, barque) des avions de chasses, un tank, un hélicoptère, un bus, une moto, mais il y a aussi des objets plus saugrenus. Côté glauque, on a notamment des mannequins, des squelettes ou des statuettes religieuses. Coté délirant, on retrouve une demi voiture accrochée à une paroi verticale, un Nokia 3310 géant, une statue de M&Ms, de dauphin ou encore un buste de femme. Et sinon, on a aussi des miroirs, des tuyaux, une mine, des WC, un téléphone, un sous-marin, des cloches, des vélos, un kart, un arrêt de bus… Et on peut encore rajouter à tout cela des grottes et des arbres qui rajoutent à l’ambiance. En gros, on a pas de quoi s’ennuyer, et il y en a pour tout les goûts !

Ancienne poulie permettant de remonter de marbre extrait dans la carrière de Rochefontaine. Photo : François Vandenbosch.

Il n’y a pas que les plongeurs qui en profitent. Tout ces différents éléments offrent des cachettes et des supports aux animaux. Par exemple, il est très fréquent de trouver les sandres sur le toit du bus de la Plate Taille. J’ai également déjà vu un couple qui avait pondu ses œufs sur une souche d’arbre offrant un excellent point de vue sur les environs. Ainsi, ils peuvent surveiller leur progéniture plus facilement. Le silure qui a élu domicile dans la carrière de Villers les deux églises se cache sous le bus près de la mise à l’eau. L’éponge d’eau douce adopte une forme branchue dans la carrière de Lillé, probablement car elle est fixée à un tuyau maintenu en pleine eau à l’aide de cordages. Les moules zébrées utilisent tous ces décors comme substrat. Comme quoi, le bonheur des uns fait aussi le bonheur des autres !

Exemple de statues immergées dans la carrière de Floreffe. Photo : Arnaud Abadie.

Enfin, avant de clôturer cet article, je voudrais parler d’un site supplémentaire assez unique, mais qui n’est pas à proprement parler une carrière. Il s’agit de TODI. Ancienne cuve utilisée pour nettoyer le charbon, le bâtiment a été reconvertit en un aquarium géant où la plongée est autorisée. 36 mètres de large, 10 mètres de profondeur, 6 millions de litre d’eau douce à 23°C et ses décors variés, les plongeurs et apnéistes ont de quoi faire. Plus de 2000 poissons d’eau douce de 30 espèces différentes peuvent être rencontrées. Entre les fausses souches d’arbres, les gabions4 où les juvéniles peuvent s’abriter, deux voitures et une reproduction de bar de plage. Pour ma part, je me rappellerai toujours ma rencontre avec un couple de cichlidés5 protégeant leur ponte qu’ils avaient déposé dans un évier.

Vue d’ensemble du bassin de TODI. Photo : Michel Verlinden.

Mot de la fin

Les milieux d’eau douce sont souvent peu représenté dans la littérature. On parle plus facilement des récifs coralliens que des ruisseaux de montagne. Et pourtant, l’eau douce est très intéressantes : les milieux sont extrêmement diversifiés et sont plus connectés au milieu terrestres que les milieux marins. Les insectes et les batraciens par exemple, sont bien représentés en eau douce, alors qu’ils sont quasiment absent des milieux marins. Les milieux dulcicoles6 sont également plus rare. En effet, l’eau douce ne représente que 2,5 % de la totalité de l’eau sur terre, dont moins d’un pourcent est sous forme liquide. De plus, ces milieux sont plus sensibles à la pollution. Les grandes villes sont très souvent construites autour d’un fleuve : Paris, Londres, Bruxelles, Berlin, Rome et j’en passe. La pollution, la fragmentation des écosystèmes, la consolidation des berges sont autant d’exemples de menaces qui pèsent sur ces milieux. Dans le présent article, j’ai choisit de prendre l’exemple des carrières belges, lieu où plongeurs et vie aquatique se tolèrent, se respectent et arrivent à vivre ensemble. L’homme pose des actions ayant un impact généralement positif sur le milieu, comme le brassage par rideau de bulle, le nourrissage des poissons ou la délimitation de zones où la plongée est interdite afin de laisser les animaux tranquilles. L’eau douce est un milieu riche et intéressant pour ceux qui prennent le temps de l’observer.

Ambiance sous marine à faible profondeur à la carrière de Rochefontaine. Photo : Alain Peeters.

Glossaire

1Slikke : zone vaseuses de l’estran dans les estuaires, recouvertes à chaque marée.

2Thermocline : zone de transition entre deux couches d’eau de température très différente

3Bloom : croissance très rapide d’une population d’algues ou d’animaux envahissant tout l’espace disponible et pouvant avoir des impacts important sur l’environnement (marée vertes, création de zones sans oxygène, essaim de méduses).

4Gabion : caisse à carcasse métallique remplie de sable ou cailloux

5Cichlidés : famille de poissons d’eau douce ayant des moeurs de reproduction très variés.

6Dulcicole : relatif à l’eau douce.

L’auteur

Ayant commencé la plongée à l’âge de 8 ans après avoir regardé les films de Cousteau, François Vandenbosch obtient son Master d’Océanographie (2013) à l’Université de Liège en Belgique. Il a travaillé dans le milieu de la recherche scientifique, de l’aquariologie et comme plongeur professionnel. Passionné du monde aquatique et des espèces qui le peuple, il a pour objectif de transmettre sa passion en partageant ses expériences et ses photographies.

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