Les murènes dans leur environnement
Reptile ou poisson ?
Dans le monde sous-marin il existe une créature qui excite les peurs et les fantasmes horrifiques. Un être vivant qui, de par sa forme et son comportement dégoûte les terriens peureux que nous sommes. Parlons donc de la murène, ce poisson serpentiforme à la gueule menaçante et qui pourtant fait tout pour éviter les humains.
Malgré la forme de son corps, la murène est un poisson (un téléostéen) anguilliforme et non un reptile. Plus de 200 espèces s’ébattent dans les mers tropicales et tempérées de la planète. Certaines espèces ne dépassent pas une paire de dizaines de centimètres alors que les plus massives peuvent atteindre quatre mètres de long ! La morphologie des murènes varie peu d’une espèce à l’autre, à l’exception de quelques excroissances. Leur excentricité corporelle s’exprime plutôt dans le motif et les couleurs de leur peau qui pourraient parfois rendre jaloux un arc-en-ciel.

Une grande variété d’habitats
Les murènes arpentent une grande variété d’habitats selon leurs besoins. Les récifs, qu’ils soient coralliens, rocheux ou coralligènes, et leurs anfractuosités constituent des lieux où se cacher et se reposer. Pour chasser aussi. Les prairies de plantes sous-marines font d’excellents terrains de chasse où il est facile de se dissimuler et de se déplacer pour mieux attaquer les proies.
Les murènes sont des prédateurs efficaces et endurant. Leur tête se trouve pourvue d’une mâchoire pourvue de dents nombreuses, effilées et pointues. Elles leur permettent de capturer aisément leurs proies. Afin d’assurer leur prise sur leurs victimes, certaines espèces disposent même d’une seconde mâchoire dans la gorge. Elle remonte lors de la morsure pour seconder la dentition principale.

La murène a donc le portrait du coupable idéal dans les peurs irrationnelles des humains. Cependant, son comportement vis-à-vis des primates terriens que nous sommes est à l’opposé de sa réputation. En effet, en cas de rencontre, le premier réflexe du poisson sera de se réfugier dans un trou. Les observateurs trop indélicats risquent tout de même une morsure qui peut s’infecter très vite à cause des bactéries présentes dans la gueule de la bête.
Le rapport des humains aux murènes a énormément évolué au cours de l’histoire. A l’époque de la Rome antique notamment la murène était l’objet de toutes les convoitises. Elle était ainsi élevée en très grand nombre pour assouvir l’appétit des Romains mais pas que ! Certaines murènes auraient même été « apprivoisées » par l’aristocratie et se sont vues offrir des bijoux et des esclaves (en pâture) en retour…
