La plongée technique et scientifique

La plongée scientifique est souvent un peu fantasmée. Ce qu’il vient à l’esprit c’est nager à côté des baleines, des dauphins et des requins pour les observer durant des heures, le tout dans une mer chaude, claire et accueillante.

La réalité est un tout petit peu différente.

Tout d’abord à quoi ça sert la plongée scientifique ? Tout simplement à collecter de la donnée sur le milieu marin. Cela peut être sur la biologie marine (le plus évident) mais également sur la physico-chimie, la chimie, la sédimentologie, la courantologie, j’en passe et des meilleurs.

Pour ce faire quelles sont les activités du plongeur ou de la plongeuse scientifique ? Quelques exemples : installer, nettoyer ou récupérer du matériel de mesure (sondes, structures diverses et variées), faire des comptages d’espèces (sur les fonds ou dans la colonne d’eau) comme les poissons, faire du repérage (photos, vidéos, observations, vérifications cartographiques), faire des prélèvements (d’organismes vivants, de sédiments, de roches, d’eau). Une fois encore la liste est longue.

Au niveau de la durée et profondeur des plongées cela est très variable encore une fois. Vous pouvez faire une plongée de cinq minutes pour récupérer du matériel installé à 5 m de fond. Ou alors passer une heure et demi dans 10 m de profondeur à compter des pousses de plantes marines ou d’algues. Et aussi faire des plongées à plus de 100 m durant plusieurs heures (entre le temps au fond et les paliers de décompression). Bref, toujours pareil, rien de standard. La variété est folle.

Le matériel s’adapte bien entendu à ces différents types de plongées. Le classique scaphandre autonome en circuit ouvert est la norme car son autonomie est suffisante pour la grande majorités des interventions sous-marines scientifiques. Cependant, depuis plus de 15 ans se démocratise l’utilisation des scaphandres en circuit fermé, les fameux recycleurs. Cet équipement facilite la plongée profonde et augmente l’autonomie (plus de temps de plongée et moins de paliers) à des profondeurs plus conventionnelles. L’utilisation du recycleur a notamment permis l’acquisition d‘informations inédites sur des milieux peu explorés jusqu’ici comme la zone mésophotique.

Comment devenir plongeur scientifique ? Il faut déjà de solides connaissances techniques et scientifiques sur le milieu marin. La solution la plus simple est donc un cursus post-bac. Un grand nombre de cursus de longueurs et de thématiques variées existent : BUT, licence, master, voire même doctorat. Il faut ensuite un Certificat d’Aptitude à l’Hyperbarie (CAH) adapté à l’activité exercée (mention B pour la plongée scientifique) et aux profondeur de travail (classe 0, I, II ou III).

Tous ces exemples photographiques proviennent de la Corse et des activités scientifiques de la STARESO. L’eau est claire, parfois chaude. Ce n’est pas la même histoire dans d’autres mers et pourtant des plongeurs scientifiques y exercent tout autant leur métier.

Ce n’est pas évident sur ces photos qui comprennent autant de plongeuses que de plongeurs, mais de nombreuses femmes sont plongeuses scientifiques. Il ne faut pas se mentir, il reste énormément de progrès à faire dans l’égalité femme homme dans les sciences. La plongée scientifique est cependant l’un des domaines scientifiques qui s’est beaucoup féminisé ces 20 dernières années. Et pour le mieux !