Les grottes marines : le côté obscur des océans
Bien que parfois dans l’obscurité la plus totale, les grottes sous-marines ne sont pas pour autant vides de vie. C’est un habitat très particulier qui abrite une biodiversité spécifique. Même certains spécimens qui favorisent les grandes profondeurs trouvent leur bonheur dans cette simulation miniature de leur habitat d’origine.
Les grottes marines, une histoire obscure… ou plutôt d’obscurité.
Parlons un peu des biocénoses liées aux grottes sous-marines. Par biocénose il est question d’un ensemble d’êtres vivants coexistant dans un espace écologique donné.
La biocénose des grottes médiolittorales affectionne les fissures et les porches de grottes partiellement émergées. Pour creuser ces trous l’érosion est passée par là. Ces grottes sont des habitats primordiaux pour les espèces terrestres (chauves-souris) et les espèces encroûtantes qui ne dédaignent pas les turbulences de la surface.
La biocénose des grottes semi-obscures se situe dans les parties les plus extérieures des grottes et des tunnels. Dans ce cadre qui semble peu idyllique, la quantité de lumière et l’hydrodynamisme sont réduits. Des particules de matière organiques sont piégées dans la cavité et sédimentent sur le fond de la grotte. C’est l’occasion rêvée pour les organismes filtreurs passifs (comme le corail rouge en Méditerranée) ou actifs (par exemple des éponges et des bryozoaires) pour se développer à l’abri des éléments.
La biocénose des grottes obscures. C’est comme celle des grottes semi-obscures… mais en plus obscure. Plus sérieusement on la retrouve dans des grottes longues avec une entrée étroite. Cette biocénose comprend notamment un plus grand nombre de détritivores (crustacés, mollusques, etc.). Les espèces de poissons carnivores qui se nourrissent de ces organismes suivent leur proies dans le cœur de la cavité.
Globalement les écosystèmes des grottes sous-marines ont besoins de conditions très spécifiques et sont peu résilients. Ils sont donc très sensibles au changement climatique (remplacement des espèces), à la pollution et aux impacts liés à la plongée sous-marine. Les déchets peuvent également s’accumuler dans ces cavités qui agissent comme des pièges.
Les images
Fenêtre sur le chantier naval de La Ciotat dans une grotte médiolittorale (Méditerranée).
L’antre des chauves-souris et un bel exemple de grotte médiolittorale des Caraïbes en Martinique.
Le seuil, la porte d’entrée dans un monde obscure (Méditerranée).
Certaines espèces préfèrent rester à portée de la sortie et de la lumière du jour. Ici des poissons hachette cuivrée (Pempheris schomburgkii) dans une grotte en Guadeloupe.
En s’enfonçant dans les entrailles rocheuses certains habitants abusent du camouflage comme la rascasse dans les grottes du Parc national des calanques (Méditerranée).