Le monde circulaire des sabelles
Les sabelles sont des vers marin à la morphologie très particulière entre tube calcaire verticale et panache de soies pour se nourrir.
Parfois on se dit que décidément le monde ne tourne pas rond. Il s’agit souvent de divagations anthropocentriques ce référent au comportement erratique de notre espèce simiesque. Mais il y a des mondes où ça tourne franchement rond. C’est le cas de celui des sabelles.
Au fait c’est quoi une sabelle ?
Une sabelle de Méditerranée (Sabella pavonina).
Une sabelle c’est un ver annélide polychète. C’est aussi un ordre de la classification du Vivant, celui des Sabellides.
En français plus vernaculaire il s’agit d’un vers marin dont le corps charnu est entouré d’un tube calcaire. L’extrémité du corps (et donc du tube) se termine par un panache (des soies d’où le nom de « polychète »). Cette chevelure drue qui ondoie au rythme des courants est en fait constituée de branchies hypertrophiées.
La serpule (Serpula vermicularis) est comme les autres sabelles bien, dotée pour capturer les particules et le plancton de la colonne d’eau.
Au cœur de la couronne se trouve la bouche de la bête. Les bandelettes ciliées qui parsèment ses soies lui permettent de capturer et d’acheminer vers la bouche les particules nutritives de la colonne d’eau. Ses proies peuvent être des algues, des bactéries ou du plancton.
Chez les sabelles c’est la taille qui compte. Par exemple, les plus longs tubes du spirographe (Sabella spallanzanii) peuvent mesurer jusqu’à 60 cm pour un diamètre de 2,5 cm. D’autres espèces sont d’une taille plus modeste comme la serpule dont le diamètre du panache ne dépasse pas quelques centimètres.
Les sabelles vivent fixées sur le fond que ce soit sur de la roche, du sédiment ou même des structures artificiels comme les quais de béton ou les digues d’enrochements. Elles peuvent également se fondre dans la canopée des prairies de plantes sous-marines comme celles formées par la posidonie ou les zostères.
La vie des sabelles peut être solitaire. Elles peuvent aussi se regrouper et former de véritables récifs. A noter que, étant des filtreurs suspensivores, ces vers tubicoles peuvent être trouvés en grand nombre dans les eaux turbides et riches en nutriments comme dans certains ports ou à l’embouchure des rejets immergés d’eau traitée (émissaires).
Côté reproduction les sabelles ont le choix dans la méthode. Reproduction sexuée (le plus souvent), asexuée (par division d’un individu) ou les deux.
Pour avoir une chance d’observer la chevelure luxuriante de ces vers il faudra s’approcher doucement. En effet, au moindre mouvement d’eau menaçant, les sabelles rentrent leurs soies au chaud dans leur tube. Il faudra alors attendre patiemment et immobile que le panache sorte à nouveau lentement. Ce mouvement de défense lui permet de se défendre de ses prédateurs et notamment des dorades royales (Sparus aurata).
Une sabelle tropicale (Sabellastarte magnifica) bien ancrée au fond d’une éponge baril de rhum (Xestospongia muta).