Les algues brunes
La végétation marine est riche en diversité. Parmi ces adeptes de la photosynthèse subaquatique se trouvent les algues brunes.
Une histoire de pigments
Une dense chevelure aux couleurs mordorées ondule au rythme de la houle et des courants de marées. Il est ici nullement question d’attraits capillaires mais d’algues brunes. Les Phéophycées pour les scientifiques.
Des végétaux bien nommés dont la couleur, oscillant du brun sombre au jaune royal, est soumise à un composé chimique essentiel pour la vie amatrice de photosynthèse : la chlorophylle. Ce sont des dynasties de végétaux qui se construisent autour des déclinaisons des pigments chlorophylliens. Ces derniers se parent d’une lettre pour se différencier.
La chlorophylle a pour les végétaux verts. Ses adeptes sont les plus nombreux sur notre planète. Parmi leurs rangs se cachent des algues tricheuses dites « rouges » (les Rhodophycées) qui ajoutent à leur chlorophylle a d’autres pigments pour avoir accès une palette de couleurs cramoisies.
La chlorophylle b est l’apanage des algues vertes (les Chlorophycées). Ensuite la chlorophylle c est celle qui nous intéresse et donne leur couleur brune aux Phéophycées. Enfin la chlorophylle d pour les cyanobactéries. Des micro algues dites « bleues ».
Les pigments chlorophylliens ne sont pas des coquetteries. Leurs différents types conditionnent les fréquences d’absorption de l’onde lumineuse (la lumière du soleil). La couleur du végétal reflète celles (longueurs d’onde) qui ne sont pas absorbées par l’organisme photosynthétique.
Des algues brunes
La couleur brune des Phéophycées constitue donc une adaptation à leur milieu qui est principalement marin. Ainsi elles sont notamment capables de résister à l’émersion régulière lorsqu’elles colonisent la zone de balancement des marées (l’estran). Les algues brunes préfèrent d’ailleurs les surfaces rocheuses pour s’arrimer solidement à l’aide de crampons.
Chez les Phéophycées toutes les formes sont permises (comme sur ces photos). De la longue lame à froufrous (comme la laminaire sucrée), à l’arbuste aux ramifications multiples (fucus), en passant par les longues tiges terminées par un panache digité (laminaire). Certaines algues brunes adoptent même la forme de longs fouets jaunes (himanthale).
Quelques laminaires entourées de prairies de zostère marine (Zostera marina).
Les algues brunes forment des habitats importants et abritent de véritables écosystèmes à la biodiversité foisonnante avec notamment de nombreuses espèces de poissons et de crustacés. Les Phéophycées n’hésitent pas non plus à se mêler à leurs cousines algues d’autres couleurs pour former des mosaïques multicolores. Elles ne dédaignent pas non plus le voisinage d’autres types de végétaux comme les prairies de plantes marines comme les zostères.
Un gobie nageur (Pomatoschistus flavescens) dans un fucus.
Comme nombre d’écosystèmes côtiers, les algues brunes sont soumises à de nombreuses pressions humaines comme l’exploitation commerciale, l’artificialisation du littoral, la pollution (terrestre et marine) ou les activités source de turbidité. Il faut ajouter à cela le changement climatique qui vient bouleverser l’aire de répartition de ces végétaux.
Des laminaires sucrées (Saccharina latissima) étalée sur les fonds de la Manche.
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