Blennies

Elles sont souvent petites. Très peureuses. Aiment les fonds rocheux. Se cachent dans le moindre petit trou. Ont des yeux incroyables. Disposent d’un parement loufoque. Vous voyez de quel type de poisson je parle ? Non ? Il s’agit des blennies bien évidemment !

J’ai bien parlé de blennie et non de gobie car la confusion est facile selon les espèces. D’ailleurs la famille des blennies compte 345 espèces. Il faut s’accrocher pour toutes les connaître.

Les blennies ne sont pas des poissons tout à fait comme les autres. Plusieurs caractéristiques anatomiques les distinguent de leurs congénères pisciformes. Tout d’abord ces gracieuses bestioles n’ont pas de vessie natatoire. Comme les blennies vivent sur les fonds marins cela n’est pas trop handicapant car elles ne font pas de déplacements verticaux significatifs nécessitant le précieux ballast gazeux.

Autre particularité morphologique des blennies : elles portent des oripeaux très voyants au dessus des yeux. Plus exactement il s’agit de cirres qui permettent souvent de distinguer certaines espèces à l’apparence proche. De simples petites protubérances à de véritables cornes ramifiées, c’est une véritable farandole de tailles et de formes.

Pour se nourrir ,comme souvent avec les poissons, il s’agit de capturer des proies dont la taille est inférieur à celle de la bouche de la bestiole. Ainsi, les blennies étant le plus souvent de petite taille (quelques centimètres), elle ont une préférence pour des invertébrés, du plancton ou des algues.

Même pour se reproduire les blennies ont besoin des fonds marins. La femelle dépose ses œufs sur des débris coquillés. Le mâle vient ensuite les féconder avant de défendre sa future progéniture jusqu’à l’éclosion des œufs.

Où peut on observer ces merveilleux poissons ? Eh bien en fait quasiment partout. De l’équateur jusqu’aux zones les plus septentrionales des eaux tempérées elles sont omniprésentes. Nous pouvons même retrouver quelques espèces dans les eaux douces et saumâtres. Les blennies sont particulièrement nombreuses en Méditerranée. Les photos qui accompagnent ces quelques mots viennent d’ailleurs toutes de là.

Enfin, j’avais également envie de vous parler du loup atlantique (Anarhichas lupus) même si je n’ai pas eu la chance de le rencontrer (et de le photographier). Ce poisson du nord de l’Atlantique (Canada, Islande, îles Féroé) ressemble fortement à une murène (qui se serait pris un mur). Pourtant il s’agit bel et bien d’une blennie. Et d’une très grosse car sa taille peut atteindre 1,5 mètres de long pour 23 kg !