Méduses

A la découverte des méduses, ces êtres planctoniques à la morphologie incroyable et à la vie marine complexe.

Les méduses ne sont pas les animaux que nous autres, pauvres humains, portons particulièrement dans notre cœur. Pourtant ces bestioles en forme de cloche avec des tentacules sont des organismes aquatiques fascinants.

Tout d’abord ce sont des cnidaires, c’est à dire des cousines des coraux et des anémones. Au premier coup d’œil ce n’est pas franchement évident je vous l’accorde. Leur point commun est une simple cellule très particulière : le cnidocyste.

Un rhizostome (Rhizostoma pulmo) dans les eaux de l’île de Lanzarote (Canaries).

Ce bidule est en fait une espèce de sac contenant un fouet (un filament urticant) rétracté prêt à jaillir. Pour déclencher ce harpon déguisé, une sorte de gâchette (le cnidocil) se trouve au sommet de la cellule. Lorsque que cette « tige » entre en contact avec un autre organisme (comme un baigneur) la cellule se dévagine et le filament est propulsé dans le corps de l’agresseur.

Maintenant vous comprenez pourquoi certaines méduses « piquent ». Je dis bien certaines car elles ne sont pas toutes urticantes pour l’humain.

la délicate méduse Eutima gegenbaueri proche des cotes marseillaises.

Les méduses partagent avec les autres cnidaires une seconde caractéristique très commune : leur cycle de vie. D’ailleurs la phase dite « méduse » n’est qu’une étape de ce processus. Partons donc de ce stade de développement. La méduse produit des œufs qui se développent dans la colonne d’eau pour devenir des larves planula. Ces larves passent ensuite d’un mode de vie pélagique à benthique (fixé sur le fond) en formant des polypes qui se transforment en colonies. Ces colonies produisent à leur tour des méduses. La boucle est bouclée.

Une accumulation de méduses pélagie (Pelagia noctiluca) dans les eaux du cap corse.

La méduse dite « immortelle » (Turritopsis dohrnii) est d’ailleurs capable d’abuser de ce cycle. En cas de conditions environnementales défavorables, elle peut revenir à un stade de développement antérieur (le stade polype) pour ensuite reprendre sont cycle de vie de manière normale. Comme si nous redevenions des embryons pour grandir à nouveau.

Une autre caractéristique marquante des méduses est qu’elles appartiennent au plancton. C’est à dire qu’elle se laisse porter par les courant marins pour se déplacer. Les méduses disposent en effet d’une capacité de mouvement très réduite.

Une méduse mastigias en pleine séance de break dans les prairies sous-marines jouxtant la mangrove de Guadeloupe.

Si nous nous penchons maintenant sur leur anatomie c’est aussi très surprenant : un corps composé à 98 % d’eau, pas de squelette, pas de cerveau. Pour tout capteur sensoriel les méduses disposent d’un ocelle photosensible capable de détecter les variations de la lumière (et donc les cycles jour/nuit).

Alors vous trouvez les méduses toujours aussi inintéressantes ? Alors sachez également que nous trouvons des méduses dans toutes les mers du monde (excepté aux pôles), de la surface jusque dans les abysses. Et même en eau douce !

La méduse pélagie (Pelagia noctiluca) dans toute sa grâce docile en Méditerranée.

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