Crénilabres de Méditerranée
Partez à la découverte des crénilabres de Méditerranée, ces poissons aux couleurs chatoyantes et au comportement mystérieux.
Une anatomie particulière
Des lèvres pulpeuses. Des grands yeux colorés. Une livrée aux couleurs parfois extravagantes. Voici une assez bonne description d’un type de poisson très commun en Méditerranée : les crénilabres du genre Symphodus. Ce nom latin peut se traduire par « dents fusionnées à chaque mâchoire »… oui c’est un peu long et pas très sexy mais cela renvoi à leur particularité morphologique.
Démonstration des dents fusionnées avec la mâchoire chez le crenilabre méditerranéen (Symphodus mediterraneus).
Regardons d’abord leur aspect extérieur. Les crénilabres ont souvent des couleurs différentes selon leur sexe. Le mâle a souvent une livrée plus flashy que la femelle. De plus cette dernière est la plupart du temps plus petite. La différence est telle qu’un œil non avertit peut penser que ce sont deux espèces différentes. Pour ne pas faciliter la tâche des plongeurs naturalistes les juvéniles ont souvent des couleurs différentes de celles des adultes.
Des mâles très actifs dans la reproduction
Comme souvent chez les poissons, les crénilabres changent de sexe au cours de leur vie. Il sont dits hermaphrodites protogynes, c’est-à-dire qu’il sont d’abord femelles puis mâles.
Pour la reproduction ils forment des couples. La plupart des espèces construisent des nids soit sur des fonds sableux, soit au sommet des roches. C’est au mâle que revient la tâche de construire le nids en collectant des fragments d’algues et des morceaux de sédiment. A noter que certains mâles particulièrement flemmards attendent qu’un rival construise un nids pour ensuite se reproduire avec la femelle, alors que le malheureux cocu est parti en vadrouille.
Un mâle crénilabre cendre (Symphodus cinereus) en pleine construction de nid pour sa belle.
Habitats et parasites
Les crénilabres en Méditerranée sont installés dans plusieurs types d’habitats. Leur préférence va principalement aux habitats rocheux couverts d’algues comme le crénilabre paon (Symphodus tinca) ou le crénilabre ocellé (Symphodus ocellatus). Certaines espèces comme le sublet (Symphodus rostratus) se cachent dans les prairies de posidonie. D’autres n’hésitent pas à s’aventurer sur les tâches de sable jouxtant d’autres biocénoses comme le crénilabre cendre (Symphodus cinereus), particulièrement lorsqu’il s’agit de construire un nid.
Nos compères du genre Symphodus constituent une cible de choix pour les isopodes parasite qui viennent se loger sur leur tête ou leur queue. Ces véritables petits vampires sont dits hématophages. Ils se nourrissent principalement du sang leurs hôtes, mais parfois aussi de leur mucus ou de leurs tissus sous-cutanés.
Pas facile de se débarrasser de ce profiteur (un anilocre) envahissant qui s’est logé sur la tête d’un crénilabre ocellé (Symphodus ocellatus).