Orthophotographie : retirer l’eau de la mer avec la photogrammétrie
Zoom sur les mosaïques photos issues de la photogrammétrie sous-marine qui permet de révéler les fonds marins de façon réaliste.
La magie de la photogrammétrie
Imaginez pouvoir retirer l’eau de la mer pour faire une immense photographie des fonds. Une image tellement résolue que vous pourriez zoomer sur la moindre algue qui s’agrippe à un rocher. Ou compter la faune fixée. Vous allez me dire : « dans tes rêves ! ».
Et pourtant c‘est possible. Grâce à la photogrammétrie.
Photogrammétrie keskecékeça ? Il s’agit de prendre des centaines, voire des milliers, de photos des fonds marins en les assemblant ensuite par ordinateur en se basant sur leur points identiques. Pour faire simple cela fonctionne comme notre vision stéréoscopique (avec nos deux yeux) qui permet de restituer la profondeur de la scène.
La photogrammétrie permet d’obtenir plusieurs types de productions dont des modèles numériques de terrain (des cartes de profondeur), des modèles 3D et des orthophotographies. Parlons donc en détail de ces dernières.
Une orthophotographie c’est une mosaïque photo « déformée » par le relief de la scène (ici celui des fonds marins). L’avantage est de pouvoir disposer d’une carte en 2D ultra résolue sur une grande surface. Même dans l’eau la plus claire du monde il serait impossible de prendre assez de recul pour avoir ce type de rendu.
Utilisée depuis plus de 10 ans en milieu marin, la photogrammétrie fait désormais partie de la boîte à outil de la surveillance de nos habitats. Cette technique est d’ailleurs employée même jusque dans les abysses notamment par l’IFREMER pour l’étude des chaînes hydrothermales du centre de l’Atlantique.
La preuve en photo
Les mosaïques photographiques produites par photogrammétrie ont un certain côté artistique et surréaliste. C’est une vision des fonds marins à laquelle on ne s’habitue jamais totalement. Quelques exemples sur nos côtes à des échelles très variées.
Commençons en Méditerranée avec les prairies de posidonie au pied d’une station de recherche en Corse, la reconstitution d’un site archéologique à Giens, une prairie de posidonie sur roche à La Ciotat, un récif artificiel artistique à Marseille.
Allons ensuite lorgner du côté de la Bretagne nord. Avec des algues brunes sur des fonds caillouteux à Plouarzel puis une mosaïque d’habitats à Trébeurden.
Un petit passage dans les Hauts-de-France pour un panorama sur les algues de l’estran rocheux à Ambleteuse.
Et pour finir, un grand écart géographique jusqu’en Guadeloupe pour observer un morceau de récif corallien de Malendure.